(Anthologie - Iconographie)
Paris - 1867
9 - Exposition universelle de Paris, 1867.
En 1867, l'exposition universelle parisienne reçoit la première délégation officielle japonaise. Le premier pavillon japonais présenté intéresse moins que les objets qu'il contient ou que le spectacle que ses habitants produisent.
"(...) Le Japon est représenté par une ferme au toit de paille redressé en pointe sur les bords et surmontée par des statues de divinités protectrices du Japon. A l'intérieur, le "Café japonais offre du thé, mais ce qui retient le plus l'attention des visiteurs, c'est l'aubergiste qui "peint" ses comptes "le pinceau à la main, traçant à l'encre de chine les caractères de l'écriture japonaise sur ces feuilles de papier jaunes légères comme nos feuilles à cigarettes"."
BELLET, P., Les Costumes
populaires du Japon, in L'Exposition universelle de 1867 illustrée,
T. 1, p 364, cité par BEAUTHEAC, N. et BOUCHART, F.X., L'Europe
exotique, ed. Chêne, 1985.
"(...)C'est donc par une promenade dans le parc que nous commencerons cette étude sur le mobilier universel contemporain. Embarquons nous pour l'Extrême-Orient et débarquons au Japon.
Je ne pense pas que les habitations japonaises, sauf les temples antiques, diffèrent beaucoup de celle qui avait été construite ici si joliment en bois de sapin et de peuplier. Celles des grands seigneurs ne se distinguent guère des habitations des pauvres gens que par les dimensions. Encore les palais sont-ils là comme dans tout l'Orient, plutôt des agglomérations de maisons séparées par des cours et des jardins que de vastes édifices. Dans ce pays féodal, l'intérieur des logis n'est composé que de larges salles divisées, selon les besoins par des paravents ou par des cloisons légères glissant sur des rainures. (...) Le mobilier japonais nous est révélé, dans toute son élégante simplicité, par les albums qui représentent des scènes de la vie civile: des paravents en laque ou en papier, des coussins pour s'asseoir les jambes repliées, des porte-manteaux mobiles pour accrocher les vêtements, des coffres pour les serrer, des plateaux pour présenter les aliments et les rafraîchissements, voilà tout ce qui le compose."
BURTY, Philippe, Le Mobilier
moderne, in Gazette des Beaux-arts, janvier 1868, pp 26-45.
"L'Exposition japonaise, (...) se présente sous les meilleurs auspices, puisque le gouvernement japonais l'a lui même patronnée.
(...) Dans le parc du Champ de Mars, s'élève une maison japonaise, c'est l'habitation d'un artisan, d'un petit marchand; elle représente au dehors la figure d'un carré long que surmonte un toit conique aux bords légèrement recourbés. Le toit est épais, car les hivers sont souvent rudes. Il est fait d'un assemblage de grosses poutres couvertes de chaume, parfois de tuiles. Une porte de plain-pied donne accès à la maison. Pour éclairer l'intérieur, il y a deux ouvertures garnies d'un treillis mobile en bois que recouvre un papier transparent. (...) La maison qui n'a qu'un seul étage, se divise en deux pièces que des compartiments mobiles peuvent à volonté rendre plus ou moins étroites. On couche dans celle du fond, sur le plancher ou même sur le sol, simplement garni de nattes de jonc. (...)
L'autre pièce, à l'entrée, est celle où se tient la famille durant le jour. Aucun meuble, ni tables, ni sièges. Une armoire à coulisse, percée dans le mur même, renferme les porcelaines, les tasses à thé, les menus objets en laque commune qui servent à l'usage journalier. (...)
Outre la maison du parc, le Champ de Mars nous offre des réductions de diverses autres genres d'habitations, celles-ci, plus riches et plus spacieuses. Voici d'abord la demeure d'un bourgeois aisé de Yédo ou de Yokohama. Elle a deux étages, un escalier de bois monte de l'intérieur de la première pièce à l'étage supérieur, où loge la famille. Devant l'entrée, une vérandah; une cour à l'entour avec des communs. L'édifice est encore en bois. Des vases en porcelaine pleins de fleurs ornent la vérandah, mais l'intérieur de l'habitation reste absolument vide de meubles.
(...) Plus loin enfin se reproduit en petit modèle l'enceinte extérieure des palais que les daïmios occupent à Yédo. Dans cette vaste capitale, (...) dont le plan dressé par un ingénieur indigène avec la désignation des quartiers et l'alignement des rues, se voit à l'exposition, le palais du taïcoun occupe à peu près au centre un large espace de deux lieues de circonférence environ, qu'entoure un large canal ou plutôt un fossé plein d'eau, à pentes raides et couronné d'un mur de fortification."
DUCHESNE de BELLECOUR, M.P.,
Exposition
chinoise et japonaise au Champ de Mars, in Revue des deux-Mondes, 1
août 1867, pp 710-742.
Paris - 1878
Le Japon est représenté
à l'Exposition par un pavillon construit dans la rue des Nations
au Champ de Mars, et une ferme dans les jardins du Trocadéro. Les
critiques, japonisants et architectes, s'attachent à les considérer
dans des descriptions qui s'accordent, et qui viennent même en surimpression
dans certaines revues.
"Nous voici en 1878. Nous suivons la rue des Nations. Lisons par-dessus l'épaule de l'auteur de la Grammaire des arts du dessin, les notes qu'il prend pour le plus grave des journaux, le Temps, et qu'il a réimprimées tout au long.1 "... En revanche, - c'est-à-dire après un vigoureux éreintement de la façade italienne, -en revanche, les Japonais nous donnent ici un échantillon de leur architecture, qui est remarquable et qui est fort remarqué. Les artistes de Yedo en ont apporté de leur île tous les morceaux et les ont assemblés sur place. Jamais cette vérité que l'architecture est un art essentiellement relatif, n'a été plus sensible, plus clairement exprimée. Il y a, dans la porte japonaise, quelque chose de primitif et de raffiné tout ensemble. Deux poteaux pour soutenir les battants, deux poteaux corniers, deux sablières et deux trumeaux en menuiserie, tels sont les éléments naturels de la construction mise en évidence sans la moindre sophistication de la matière. Le bois de charpente est présenté dans sa nudité, épais, solide et dense; on en sent la force et le poli, on en compte les veines. Les jambages sont revêtus, à leur extrémité, d'une capsule de cuivre vert, couleur bronze antique, laquelle les protège contre la pourriture à l'endroit par où l'intempérie commencerait à les attaquer. Les bouts de la sablière sont garnis d'un revêtement du même cuivre, et de plus ils sont légèrement redressés à la manière chinoise, mais avec une mesure, une délicatesse qui annoncent des hommes de goût... A l'extrême simplicité de ce bâti élégant, s'ajoute un petit raffinement qu'on ne s'attendrait pas à trouver dans une construction aussi rudimentaire. La seconde baie, c'est-à-dire l'ouverture même de la section japonaise, est surmontée d'un fronton ou plutôt d'un auvent dont les lignes inclinées présentent une insensible courbure, comme celle du fronton du Parthénon. Cette courbure correspond délicatement, et en sens inverse, au redressement de la sablière. Les revêtements en bronze vert sont rappelés sous forme de peintures sur les battants de la porte, à la hauteur des gonds. Les deux murs de la façade, à droite et à gauche, sont décorés de deux grandes cartes géographiques, dont l'une est celle du Japon, l'autre un plan de Tokio. Placée entre la façade italienne et la façade chinoise, celle du Japon fait ressortir ce qu'il y a d'insignifiant dans la première et de bizarre dans la seconde." M. Charles Blanc, dans cette description très-exacte, n'a omis que les deux fontaines en faïence émaillée, où l'eau jaillissait en jet de pistils de nelumbos épanouis et qu'escaladaient des crabes roses et des grenouilles vertes. Elles complétaient délicatement cet ensemble et marquaient, pour la satisfaction du même besoin, une distance d'originalité prodigieuse avec la fontaine Wallace, comble de la nullité décorative."
1. Les Beaux-Arts à l'Exposition de 1878, par M.Charles Blanc. Paris, chez Renouard. I vol.in-12.
BURTY, Philippe, Le Japon ancien et la Japon moderne, in l'Art, 4°année, vol.IV, tome XV, 1878, pp 242-243.
10 - Pavillon japonais à
l'Exposition universelle de Paris,1878.
"(...) Dans la rue des Nations, au champ de Mars, (...) une bouffée de fraîcheur vous frappe en plein visage, un bruit cristallin d'eau retombante, vous arrive à l'oreille. Ce frais murmure de source s'échappe de deux petits parterres fleuris où se dressent de jolies fontaines de faïence; elles ont elles-mêmes la forme de grandes fleurs, de nénuphars au large coeur épanoui, jetant par l'orifice de leurs pistils allongés de grêles filets d'argent liquide en de belles conques étagées. La vasque supérieure tient en réserve pour le passant de petits gobelets de bambou emmanchés d'une tige fine et longue. Dans celle qui s'arrondit au ras de terre dans une ceinture de galets historiés, dorment et rampent quelques crustacés et batraciens en terre cuite émaillée. De l'eau, des fleurs, un décor étrange, une attention hospitalière: c'est le Japon!
Avant de franchir la barrière aux lourds madriers équarris et garnis d'armatures de cuivre, que le pinceau a recouvertes d'une patine factice de vert antique, on remarquera que l'aspect général de la façade a été maintenu dans la tonalité neutre des bruns, des verts et des bleus rabattus. Pour tout décor, on y voit une frise de Chrysanthèmes bordant à droite une carte des îles de l'Empire, à gauche, un plan de la capitale. Cela surprend au premier abord. On serait tenté de croire que ce peuple coloriste déploie dans la décoration un grand étalage de tons vifs. Ce serait confondre deux mots qui au sens esthétique se contredisent formellement: la couleur et le coloriage. La sobriété dans l'emploi des tons éclatants est si générale au Japon, que les maisons y sont peintes en noir et les tuiles en couleur ardoise."
CHESNEAU, Ernest, Le Japon
à Paris -2, in Gazette des Beaux-arts, novembre 1878, pp 841-856.
Et, "(...) La "rue des Nations", une étrange juxtaposition: le pavillon des Etats-Unis avoisine les constructions en bois de la Suède et de la Norvège; la rustique entrée japonaise s'accole à la loggia monumentale de l'Italie; les bizarreries chinoises coudoient les splendeurs éclatantes du palais hispano-arabe. (...) Combien nous sommes (...) sensibles à l'art naïf et sain des Japonais! Ils ont fait une façade à leur exposition: ils mettent d'abord en avant une porte massive à entre-croisements de poutres en bois naturel, dont les extrémités sont protégées par des capsules de bronze vert, et défendent l'entrée couverte d'un auvent à deux pentes légèrement courbes.
A droite et à gauche, sur la muraille, dans un cadre de bois naturel décoré de peintures de ton doux, vert, jaune et bleu éteint, s'étendent la carte du Japon et le plan de Tokio, la capitale. De chaque côté de la porte, deux gracieuses fontaines en terre émaillée, protégées par une clôture en bambous, complètent l'ensemble. Enroulées à la souche d'un arbre, de belles fleurs blanches laissent tomber l'eau de leurs pétales épanouies dans la vasque improvisée d'une large feuille. De minces filets s'en échappent, reçus au ras du sol par de petits bassins entourés de galets.
Tout cela forme un ensemble des plus coquets, aimable et familier, qui dit bien des choses en peu de mots. Il nous rappelle l'habileté des japonais à travailler le bois; il nous montre des échantillons très réussis de leur belles faïences; il nous fait connaître la géographie de ce pays lointain et le plan de sa capitale. La façade japonaise est un des succès de la rue des Nations."
SEDILLE, Paul,L'Architecture
au Champ de Mars et au Trocadéro -2: L'Architecture étrangère,
in Gazette des Beaux-arts,juillet à décembre 1878, pp 732-752.
11 - La Maison japonaise
à
l'Exposition universelle de Paris, 1878.
"(...) Ce n'est pas que j'aie le temps ici de m'arrêter aux échantillons exotiques de végétaux et de volatiles que les japonais nous montrent en ce minuscule jardin d'acclimatation; mais j'ai le droit de m'intéresser à ces clôtures légères en bambous, à cette ravissante petite porte en bois sculpté qui ferme l'enclos, aux constructions légères et rustiquent qui, sous un abri ingénieux de Bambous, offrent aux promeneurs les vases, les bronzes, les étoffes et tous ces milles riens, capricieuses inutilités ou jouets d'enfants, dont les japonais savent faire des merveilles d'esprit et de goût.(...)
La petite métairie japonaise, avec sa porte, ses clôtures, ses plates-bandes minuscules, ses plantes grêles, sa maisonnette en bambous, et tout l'imprévu d'un art exquis, discret, raffiné, original et toujours varié est l'une des merveilles de l'Exposition."
SEDILLE, Paul, L'Architecture au Champ de Mars et au Trocadéro -3: L'Architecture dans le Parc du Trocadéro, in Gazette des Beaux-arts, décembre 1878, p 912.
12 - Porte en bois sculpté
de la Ferme japonaise, Exposition universelle de Paris, 1878.
"(...) On y pénètre par une barrière que supportent des pilastres en bois plein où s'épanouissent des pivoines et des tiges d'iris sculptées; sur les vantaux de la barrière courent deux frises de fleurs ciselées à jour comme une pièce d'orfèvrerie et couronnées en guise de fronton par un adorable petit coq et sa poule, qui sont un chef d'oeuvre de sculpture en bois. Silencieux, attentifs sans en faire montre, souriants à leur pensée intérieure, qui leur montre de hautes piles de grandes pièces d'or monnayé dans une belle forme oblongue, l'oeil mi clos, l'esprit ouvert, les maîtres du lieu ne sollicitent pas le visiteur. A son intention, ils ont disposé ça et là de petits pliants, des sièges de bambou et de larges parasols en papier peint où l'ombre et le repos s'offrent d'eux-mêmes.
CHESNEAU, Ernest, Le Japon à Paris -1, in Gazette des Beaux-arts, septembre 1878, pp 385-397.
13 - Intérieur de la Ferme japonaise, Exposition universelle de Paris, 1878.
Paris - 1889
Pour l'exposition de " l'Histoire de l'Habitation humaine", Charles Garnier avait restitué une maison japonaise.
"(...) pour la maison japonaise, (...) nous livrons sans remords M. Garnier à toutes les sévérités des archéologues.( le public apprécie le côté pittoresque des choses)."
GONSE, Louis, L'Architecture à l'Exposition universelle, in Gazette des Beaux-arts, novembre 1889, pp 465-486.
14 - Le Jardin japonais du
Trocadéro, Exposition universelle de Paris, 1889.
15 - Présentation
japonaise, les Galeries, Exposition universelle de Paris, 1889.
Chicago - 1893
A l'Exposition colombienne
de Chicago, le Japon avait construit une réplique (échelle
1/2), rapportée en pièces détachées directement
du pays, et assemblée par des artisans japonais, du bâtiment
principal du temple Byodo-in à Uji près de Kyoto: le Hoo-do.
Ce bâtiment fut visité par F.Ll.Wright, A.Loos, les frères
Greene et Samuel Bing.
16 - Pavillon Hoo-do, Exposition universelle de Chicago, 1893.
Paris - 1900
La section japonaise au Trocadéro rassemblait cinq constructions réalisées par Ch. Régnier et J. Petitgrand, arch.:le palais abritant l'"Exposition des arts du Japon"; une réplique du Kondo appartenant au temple Horyu-ji de Nara; un bazar; un pavillon de thé; un pavillon de saké.
17 - Le Japon à l'Exposition universelle de Paris, 1900.
18 - La Tour japonaise du Panorama du Tour du Monde, Exposition universelle de Paris, 1900.
A.Marcel, arch. était membre donateur de la Sociéte franco-japonaise, fondée en 1900, à l'issue de l'Exposition universelle.
Londres - 1910
19 - Banque de Yokohama à
l'Exposition anglo-japonaise de Londres, 1910.
20 - Scène de rue japonaise à l'Exposition anglo-japonaise de Londres, 1910.
Paris - 1925
21 - Maison japonaise à
l'Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris, 1925.